samedi 11 août 2007

Si je frappais mon coeur.

Parfois tous les rituels du monde ne suffisent pas à m'inspirer. Il y a des matins où l'inspiration ne se pointe tout simplement pas. Des matins où je suis plus ou moins en forme. Des matins où ma cervelle a la consistance du jell-O, me demandant entre deux bâillements si je dois poursuivre l'écriture.

Des matins moroses... brumeux... Des matins de doute... de soupir... d'hésitation, mais aussi de persévérance. Parce qu'écrire n'est pas seulement une histoire de clavier et de mots accolés les uns contre les autres. C'est aussi une histoire de coeur, de tripe, de passion.

Lors de l'élaboration de mon dernier roman, j'ai vécu de ces matins de doute. J'en étais à rédiger un chapitre crucial, l'un de ceux qui font basculer le rythme d'une histoire. Je l'avais réécris cinq ou six fois, ce fameux chapitre. Sans obtenir les résultats escomptés. Autrement dit, j'étais bloquée! Mouais. La frustration commençait à me gagner. J'ai relu ce que j'avais rédigé, depuis le début, dans l'espoir d'y dénicher une piste quelconque.

Mauvaise idée.

Tout me semblait médiocre. TOUT! Quand ça vous arrive, vaut mieux lâcher prise. Il ne serre à rien de s'acharner sur un projet qui semble vouer à l’échec. Ça vous mine le moral. À contrecœur, j'ai mis mon texte de côté (façon de parler) pendant un mois complet. Sans y ajouter un seul mot de plus. Laissant le grand vaste se remplir à nouveau :o)

Mais pour ce faire, je devais libérer le trop plein de doutes... grâce à l'écriture primitive. Méthode d'expression qui consiste à laisser le crayon suivre notre pulsion intérieure. Ne pas chercher à maîtriser les mots. S'abandonner dans l'inconscient. La libération n’en sera que plus spontanée. Honnête.

Voici l'un de mes textes tirés de l'écriture primitive (exercice proposé dans le livre de Denise Neveu) :

Si je frappais mon coeur, quel son rendrait-il en cet instant inédit?

Si je frappais sur mon coeur, il rendrait sûrement un son de tristesse, une larme de révolte, un tumulte incandescent, une rivière de douleur. Le mal s'y est logé sans pouvoir en sortir. Des mains immenses s'en sont emparées, me volant ma volonté. Aurais-je la force de les affronter? De laisser émerger un son doré. Mon coeur se serre, refoulant le désir de s'accomplir. De bondir. De se réjouir. D'être là, tout simplement.

Le son de la révolte grondent, mais se calme et se fait doux à l'appel du matin. Celui du réveil, de la gloire. J'aimerais produire un son harmonieux, pour que tout le monde puisse l'écouter. L'entendre. Ma bouche se ferme, trop timide de pensées à exprimer. Le geste est simple, l'intention se pare de lourdeur, comme une expression tragique. Mon coeur se meurt d'être écouté, d'épancher sa passion de mots colorés et puissants.

Écoute, écoute mon coeur battre pour toi. Écoute...

2 commentaires:

Guillaume Voisine a dit…

Oui, je suis d'accord. L'inconscient contient beaucoup de trésors qui n'attendent qu'à être découverts :)

Anne Jutras a dit…

Il suffit de plonger et de faire confiance :o)

La lecture est la nourriture de l'âme.

La lecture est la nourriture de l'âme.
Un bon livre, une brise fraîche, une histoire exaltante pour nous tenir compagnie, quoi de mieux pour s'évader.