
Aujourd'hui, je vous présente un poème que j’ai lu dans la presse de dimanche. Cet extrait est tiré du livre Here, Bullet, publié chez Alice James Books (cette version est une traduction libre).
À 31 ans, une maîtrise en poésie en poche, Brian Turner s’est enrôlé dans l’armée afin de régler quelques dettes (qui n’en a pas en sortant de l’université). Un choix qui a complètement changé sa vie. Pas sûr que j’aurai opté pour ce choix, mais cet homme a suivi la tradition familiale. En effet, son père et son grand-père ont servi dans l’armée, un choix qui s’est imposé naturellement. Il a donc servi en Irak de décembre 2003 à octobre 2004. Il en a ramené des souvenirs douloureux qui ont servi de base à ses poèmes.
Des souvenirs inaltérables, qu’il a façonnés en mots.
Des mots au présent qui vous transperce…
Body Bags :
Des corbeaux regardent en silence
Perchés au sommet des arbres d’eucalyptus
Pendant que nous sommes debout près des corps qui donnent l’impression d’être sur le point de se retourner.
De se réveiller d’un rêve et de nous questionner
Sur le sang qui sèche sur leurs scalps.
Sur les balles logées à l’arrière de leurs crânes.
De nous demander où sont leurs femmes et leurs enfants
Ce matin, et pourquoi toutes ces mouches sont ici.
Pourquoi le goût du pain et du thé a quitté leurs bouches alors qu’ils s’étirent
Et se lèvent, se demandant qui sont ces étrangers
Qui donnent des coups de pieds au sol en disant
Dernier avertissement, fils de pute.
Dernier avertissement.
2 commentaires:
Ouf!
Tu m'impressionnes ma belle Anne, encore et toujours...
Merci pour ton blog.
Clairette
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